2005/12/22

Communiqué - 2005/12/22: Au sujet des polémiques suscitées par la loi du 23 Février 2005


Déclaration de l'association France-Algérie


Devant le développement des polémiques soulevées par la loi du 23 Février 2005, polémiques qui se nourrissent parfois d’interprétations tendancieuses ou de préoccupations partisanes, l’Association France-Algérie estime devoir rompre le silence qu’elle s’est jusqu’alors imposé.

Attachée depuis sa création en 1963 au renforcement de liens d’estime et d’amitié entre Français et Algériens, elle s’inquiète des conséquences, sur les opinions publiques des deux pays, de propos outranciers ou réducteurs, qui, sous couvert de l’indispensable devoir de mémoire, ravivent de part et d’autre les blessures encore sensibles d’un passé douloureux pour tous.

France-Algérie condamne sans réserve le système colonial qui fut la cause de tant d’injustices et d’humiliations dans tous les pays qui l’ont subi et rappelle que plusieurs de ses membres fondateurs, Français de France mais aussi Français d’Algérie, n’ont pas attendu le 1er Novembre 1954 pour le dénoncer.

Mais elle appelle à ne pas céder aux amalgames faciles. Si le système colonial est injustifiable, en Algérie comme ailleurs, les Français, installés en Algérie, qui en ont été les instruments souvent involontaires, et même parfois les victimes, ont contribué, par leur travail, leur amour d’une terre devenue leur patrie et leur simple présence, à son ouverture au monde et à la prise de conscience nationale de ses habitants.

L’adjonction de l’article 4 au texte initial n’avait d’ailleurs pas sa place dans une loi dont la dénomination et l’objet principal étaient :

« Reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur

des Français rapatriés »

De même France-Algérie considère que l’article 13, dont on a peu parlé, est injustifiable s’il s’appliquait aux membres de l’OAS même amnistiés. Il serait en effet une injure intolérable faite à la mémoire des Français de France, mais aussi d’Algérie, qui ont été poursuivis, arrêtés et certains assassinés, y compris en France, pour avoir dénoncé les tortures, les conditions de la répression, refusé d’y participer et lutté pour une issue négociée à la guerre d’Algérie.

France-Algérie estime que l’heure doit être à l’apaisement des esprits et elle se félicite de l’appel solennel lancé en ce sens par le chef de l’Etat.

Elle se félicite aussi de l’organisation en juin 2006, à l’initiative d’un collectif d’historiens de qualité, d’un colloque sur « l’histoire franco-algérienne » qu’elle soutiendra.

Consciente de l’importance des enjeux d’une réconciliation durable entre Français et Algériens, l’Association France-Algérie rappelle que le travail de mémoire, pour indispensable et salutaire qu’il soit de part et d’autre, ne doit pas faire obstacle à la construction en commun d’un avenir qui sera la meilleure réponse aux erreurs et aux souffrances du passé

A cet égard, France-Algérie relève que, depuis la déclaration commune des Présidents Chirac et Bouteflika en mars 2003, trop peu d'initiatives ont abouti, à ce jour, pour donner toutes leurs forces aux liens d’exception que les deux Président ont fixé comme objectif à la refondation des relations entre les deux pays.

L'Association France-Algérie, attend en conséquence, que le Traité d'Amitié comporte l'annonce de décisions précises et concrètes. Elles traduiraient la volonté des deux Etats de s'engager dans la voie d’une compréhension et d’une entente entre les sociétés civiles ayant valeur d'exemple pour la construction de rapports durables entre le Maghreb et l’Europe et pour tous les pays riverains de la Méditerranée.


Le Président

Bernard STASI

2005/03/17

Communiqué - 2005/03/17: A propos des cimetières français en Algérie

Le Bureau de l’Association France Algérie réuni le 16 mars 2005 sous la Présidence de Bernard STASI, s’est ému de la manière scandaleuse dont la très grande majorité de la presse française rend compte des décisions prises affectant les cimetières français en Algérie. Il y voit une nouvelle tentative de faire obstacle au rapprochement entre la France et l’Algérie qui préparent la signature d’un Traité d’Amitié cette année.

Le Bureau tient à rappeler que les Autorités algériennes n’ont aucune part dans l’obligation pour certaines familles de Pieds Noirs de choisir entre le rapatriement des corps de leurs défunts ou le regroupement de leurs sépultures. Les Autorités algériennes ne s’opposent ni à leur maintien, ni à l’entretien par les familles, rendu possible avec le retour de la sécurité et les municipalités algériennes sont prêtes à en assurer le gardiennage. Elles attestent ainsi que dans la culture et la tradition Arabo musulmane les morts et les sépultures sont profondément respectées.

Le choix de ne restaurer que les cimetières des grandes villes et d’y regrouper les sépultures en tombes collectives de 62 cimetières français constitués de quelques tombes, situés dans des villages ou des petites villes, que les Autorités françaises ne peuvent restaurer pour des raisons financières, est une décision française.

Le montant du coût de la restauration de toutes les tombes là où elles se trouvent n’est certainement pas si élevé que les français de cœur ne puissent l’assumer.

Aussi L’Association France Algérie va étudier la possibilité de lancer dans les prochains jours une souscription pour la restauration des tombes françaises en Algérie en s’appuyant sur le réseau de Cités Unies France des villes françaises jumelées avec des municipalités algériennes.

Le Bureau de L’Association